mardi 27 juillet 2010

L'ombre de ton sourire, Mary Higgins Clark



Ma note: 4/10

Voici la quatrième de couverture: La fin d'Olivia Morrow, 83 ans, est proche et elle se retrouve face à un véritable dilemme : révéler un douloureux secret de famille ou l'emporter dans la tombe avec elle ? Sa cousine, Soeur Catherine, une nonne qui va bientôt être béatifiée par l'église catholique, était tombée enceinte après un viol et avait abandonné son enfant.Le violeur de Catherine, devenu un médecin et un chercheur de renommée internationale, a amassé une immense fortune grâce à ses découvertes médicales.La petite-fille de Catherine, le Dr Monica Farell, est son héritière de droit, mais pour le lui révéler, Olivia devrait revenir sur sa promesse de garder le silence. Et ceux qui actuellement dilapident la fortune du médecin n'ont aucune envie qu'elle rompe ce silence. L'un deux est prêt à tout pour que la vérité n'éclate pas au grand jour...

Ouf! Quel roman décevant et fade de Mary Higgins Clark. J'ai déjà été fan de ses polars mais cela fait une bonne décennie que je ne l'avais pas lu. Je ne trouvais pas les synopsis intéressants et je laissais tomber l'achat. J'aurais dû faire de même avec celui-ci...

Mme Higgins Clark a maintenant 83 ans et, même si c'est tout en son honneur d'écrire à cet âge, au fil de notre lecture, on voit que l'histoire est confuse, ses personnages aucunement étoffés et qu'il n'y a aucune réelle substance dans ce roman. On assiste à de l'action en grande quantité mais tout à fait dénuée d'intérêt. En plus, il y a beaucoup trop de personnages. Malheureusement, elle a écrit un suspense caricatural et au final, complètement raté.

En terminant, les grands fans de Mary Higgins Clark pourront, à la limite, trouver peut-être leur compte avec ce bouquin mais il ne leur restera certainement pas à l'esprit très longtemps. Pour les autres, de grâce, passez votre tour! C'est dommage mais elle ne vieillie pas comme un bon vin. Il nous reste à nous rabattre sur ses ouvrages plus anciens qui eux, sont beaucoup plus intéressants.

dimanche 25 juillet 2010

J'ai épousé un communiste, Philip Roth



Ma note: 8,5/10

Voici la quatrième de couverture: Le maccarthysme a beau déferler sur l'Amérique au tournant des années cinquante, Ira Ringold se croit à l'abri de la chasse aux sorcières. Non seulement parce que son appartenance au parti communiste est ignorée même de ses amis, mais surtout parce que l'enfant des quartiers pauvres de Newark, l'ancien terrassier au lourd passé, s'est réinventé en Iron Rinn, vedette de la radio, idéale réincarnation de Lincoln, et heureux époux de Eve Frame, ex-star du muet. Mais c'est compter sans la pression du pouvoir, sans les aléas du désir et de la jalousie, sans la part d'ombre que cachent les êtres les plus chers. Car si Ira a changé d'identité, Eve elle-même a quelque chose à cacher. Et lorsqu'une politique dévoyée contamine jusqu'à la sphère intime, les masques tombent et la trahison affecte, au-delà d'un couple, une société tout entière. Ne reste alors aux témoins impuissants, le frère d'Ira et son disciple fervent, le jeune Nathan Zuckerman, qu'à garder en mémoire ces trajectoires brisées, avant enfin, au soir de leur vie, de faire toute la lumière sur une page infâme de l'Amérique. Un roman qui rend justice à ces individus détruits par la tourmente des événements et qui décrit avec une rare puissance comment l'Histoire ébranle la trame même de nos existences.

Ce roman de Philip Roth est une merveille selon moi. Encore une fois, le narrateur est Nathan Zuckerman, l'alter ego littéraire de Roth, et le roman se dévore tout aussi bien que La tache de ce même Roth. Il est aussi puissant, aussi intense et dévoile une face sombre des États-Unis, soit la chasse aux communistes à l'époque de Joe McCarthy. Pour ma part, je préfère ce sujet à celui de La tache, ce qui en fait un bien meilleur roman d'un point de vue subjectif et personnel, mais pour rester objectif je dois dire que ces deux romans sont sur un même pied d'égalité et sont tous deux magnifiques. Deux (presque) chefs-d'oeuvre de Philip Roth et écrit coup sur coup. Ce n'est pas rien!

On peut faire un rapprochement entre ce roman et 1984 de Orwell, dont la police de la pensée. À l'époque de McCarthy on était jugé si on entretenait des sympathies avec le communisme. Véritable police de la pensée, ces enquêtes publiques sont fortement dénoncées dans ce bouquin et M. Roth a romancé le tout pour notre plus grand bonheur. C'est un véritable tour de force littéraire qu'il a accompli.

En terminant, J'ai épousé un communiste est un roman presque parfait. J'hésitais entre la note de 9 et 8,5 et j'ai finalement choisi cette dernière pour ne pas porter ombrage à la note que j'avais donné à La tache et ainsi être objectif dans ma critique. Avec ce roman, l'auteur fait usage de son procédé habituel d'écriture, soit une biographie de fiction avec un style d'écriture très efficace, accrocheur et débordant de talent. C'est très bon. Alors, n'hésitez pas!!

mercredi 21 juillet 2010

Métacortex, Maurice G. Dantec



Ma note: 6/10

Voici la quatrième de couverture: Crimes pédophiles, assassinats de flics et de magistrats, conflits politico-religieux, conspirations croisées... Le lieutenant Paul Verlande, de la Sûreté du Québec, est confronté à une série d'attentats dont le diagramme secret cache le pire crime de droit commun jamais commis, sur fond de guerres civiles, de chaos climatique, d'exodes massifs et de piraterie maritime généralisée. Il marche vers les ruines du monde, cautérisées par l'âge atomique, fixées au sol par les hautes températures qui vont plastifier la terre. Désormais, ce n'est plus qu'une question de jours. Métacortex plonge ses racines dans la guerre totale engagée en 1945 et père, surplombe l'Histoire en reliant un par-delà ancien Waffen SS, et son fils par-delà la vie et la mort. A travers ce roman-monde, Maurice G Dantec explore les pouvoirs secrets du cerveau humain et signe une oeuvre d'une impitoyable puissance d'arrêt.

Maurice Dantec a décidé, il y a plus de 10 ans de quitter la France pour venir s'installer au Québec, mon coin de pays. Pour ce roman, Métacortex, il nous fait l'honneur de le situer à Montréal. En plus de Montréal, il y a une grande partie qui se situe lors de la deuxième guerre mondiale, avec les SS. En fait, cette partie avec les nazis est croisée et intégrée dans le roman en tant que tel et ainsi, on peut être à Montréal et tout d'un coup on se retrouve avec le père du héros et du flic montréalais lors de la deuxième grande guerre.

Pour le style, Dantec ne change pas d'un iota. Son style d'écriture est toujours aussi complexe. J'adore Dantec, mais pour ce roman, encore une fois, il en fait trop. L'histoire de départ était magistrale mais on se perd assez rapidement. Contrairement aux racines du mal, un roman précédent, Dantec pousse la science et les termes techniques trop loin, il tire dans tous les sens sans vraiment se préoccuper du lecteur. C'est dommage, parce qu'avec Atefact, il était revenu à une écriture plus concise et agréable à lire. Le bouquin suivant Artefact était plus ordinaire et je m'attendais au mieux avec celui-ci mais je n'ai pas été comblé.

Donc, même s'il situe l'action au Québec, Dantec n'a pas livré la marchandise selon moi. Quelques passages sont bien réussis et "compréhensibles" mais ce qui se dégage de l'ensemble du livre est que l'auteur a passé à côté de quelques choses de grand. Il faudrait que Maurice Dantec apprenne que tous ses lecteurs ne sont pas lui, notamment qu'ils ne sont pas aussi intelligents. Je vous conseille beaucoup plus Les racines du mal qui constitue son chef-d'oeuvre absolu, qui apparemment ne sera jamais battu par son auteur. Dommage.

vendredi 9 juillet 2010

Les détectives sauvages, Roberto Bolano



Ma note: 8,5/10

Voici la quatrième de couverture: Livre du chaos magistralement mis en chœur, livre aussi de l'amitié, de la passion, Les Détectives sauvages brasse des éléments de la vie errante de Roberto Bolaño et de son ami Mario Santiago Papasquiaro, qu'il transfigure en une épopée ouverte, lyrique, triste et joyeuse de destins qui ont incarné la poésie. La critique internationale a comparé ce roman polyphonique aux grandes œuvres de Cortazar, de Garcia Marquez, de Pynchon. Cette œuvre marque avec force l'arrivée de nouveaux écrivains latino-américains qui sont des héritiers hérétiques des grands auteurs du XXe siècle.

Pavé de plus de 900 pages en format poche, Les détectives sauvages contient un autre chef-d'oeuvre de Roberto Bolano, le génie des lettres latino-américaines. Ayant lu 2666 avant celui-ci je peux dire que Les détectives sauvages est quelque peu inférieur à 2666 pour ce qui est de la trame narrative, l'intrigue et d'une façon plus général, l'histoire en tant que telle. Par contre, le présent roman est tellement bien écrit, que premièrement, on se demande comment il fait pour écrire aussi bien et ensuite, cette écriture splendide rehausse d'un coup cet oeuvre remarquable.

Les détectives sauvages c'est trois parties, presque trois romans en un seul. La 1ère et 3e partie ont a droit au même narrateur mais dans la 2e, il y plus d'une dizaine de narrateurs différents. C'est original et tout au long du roman, on suit deux apprentis poètes, Belano et Lima à travers ces narrateurs. Belle trouvaille de Bolano d'autant plus que Belano est l'alter ego littéraire de Roberto Bolano et donc, Les détectives sauvages sont en quelque sorte une autobiographie romancée de l'auteur.

Bolano dit de son roman qu'il peut se lire comme une agonie ou un jeu. Pour ma part j'ai opté pour la première approche et je ne l'ai pas regretté. Il se lit si bien qu'on ne voit pas le temps passer et en plus, le roman traite de la littérature en général mais plus souvent, il nous parle de poésie.

Alors, les grands fans de Bolano, dont je suis, seront comblés à tous points de vue. Même s'il contient quand même quelques défauts (comme le "name dropping" - si vous me permettez l'expression - et une intrigue presque inexistante) Les détectives sauvages est sublime. Le roman nous envoûte, nous prend aux tripes et nous relâche seulement après 900 pages. Donc, voici de la grande littérature et un autre chef-d'oeuvre absolu signé Roberto Bolano.

vendredi 2 juillet 2010

Ghost story, Peter Straub



Ma note: 6/10

Voici la quatrième de couverture: Quatre vieux monsieurs passent leurs soirées à se raconter de fabuleuses histoires de fantômes. Mais depuis la disparition d'un des membres du club dans d'étranges circonstances, ils se sentent menacés, perdent le sommeil. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils vont bientôt se retrouver impliqués dans une hallucinante histoire de réincarnation...

Roman avec une bonne histoire mais mal écrit, Ghost story avait tout pour être un chef-d'oeuvre de la littérature fantastique d'allégeance gothique. Si cette histoire aurait été écrite par Stephen King, Dean Koontz ou Dan Simmons, entre autres, ce roman aurait probablement transcendé les générations de lecteurs de fantastique. Dommage que Peter Straub gâche la fête avec ses descriptions inintéressantes, ses mises en situation mal exploitées et son éparpillement non essentiel. Le roman va dans tous les sens et ce n'est pas long que le lecteur est perdu.

Dès l'ouverture, on voit qu'il s'est grandement inspiré de Salem de Stephen King. Prologue semblable à tous points de vue, petite ville comme décor et parfois, il y a même le thème du vampire qui est exploité. Mais ce n'est pas tout pour ce qui est du lien avec Stephen King. Ainsi, ce roman, Ghost story, a inspiré à son tour un roman de Stephen King parut quelques années plus tard, soit le roman Ça. En effet, l'entité qui change de forme pour propager la peur dans une petite ville au fil des années est le point central de Ça et Ghost story. En plus, elle est pourchassée par des amis d'enfance au fil des décennies. On est pas surpris d'apprendre qu'ils ont tous les deux collaborés ensemble pour deux romans et qu'ils sont devenus des amis personnels.

Au final, tout n'est pas raté avec Ghost story. L'histoire se tient et Peter Straub a quand même de bons moments de lucidité`où il décrit des scènes dignes d'une grande littérature. Par contre, en général, on voit rapidement que cet auteur est limité pour tenir son lecteur en haleine.

Pour terminer, ne vous fiez surtout pas à la préface du livre écrit par un certain M.Rivière. C'est complètement inexacte ce qu'il avance quand il écrit que Peter Straub est plus littéraire que Stephen King et qu'il a été victime injustement de son ombrage. C'est à mourir de rire cette préface.