vendredi 27 août 2010

Les corrections, Jonathan Franzen



Ma note: 8/10

Voici la quatrième de couverture: Entre guerre des sexes et libération des femmes, drame de la vieillesse et obsession des stock-options, aliénation de la famille et sursauts de révolte face à une nation ultra-traditionnaliste qui n'est pas toujours l'avocate idéale des modes de vie " alternatifs ", cette chronique contemporaine en forme de saga familiale brosse le portrait sans concession d'un pays malade de lui-même. Tout en se laissant porter par son ironie mordante et son sens aigu de l'observation, Jonathan Franzen pointe les travers d'une Amérique profonde en totale déliquescence, au bord du gouffre et de la plus complète schizophrénie.

Jonathan Franzen est la nouvelle étoile montante des lettres américaines. Il a fait la couverture du Times en 2010, ce qu'aucun écrivain n'avait réussi depuis Stephen King en 2000. Les critiques l'adorent, notamment pour son style et sa critique acide de la société américaine. Pour Les corrections, comme Zola l'a fait plus d'un siècle avant lui, il décrit une société malade à travers une famille elle aussi malade, mais qui représente la famille typique américaine. On est pas loin du chef-d'oeuvre, ça c'est sûr.

Sans avoir une plume aussi belle que Zola, ce qui est pratiquement impossible de nos jours, elle nous transporte quand même vers des contrées plus qu'intéressantes. C'est de moins en moins fréquent avec les écrivains d'aujourd'hui. Il a un talent certain et pour preuve, ce roman-fleuve de plus de 700 pages se lit vite. Très vite. Et en plus, sans avoir droit à un huis clos, on peut dire que Les correction est un roman très fermé sur lui-même, parce qu'il nous décrit la vie de chaque membre de la famille Lambert, sans plus. Mais, la force du roman est dans ses non-dits, et là c'est intéressant. On ressent au plus profond de notre âme le malaise de cette société malade, le non-sens de la société de consommation. Tout ça avec une seule famille, c'est donc une réussite ce roman. Franzen a frappé fort.

Finalement, Les corrections n'a pas gagné le prestigieux National Book Award(prix littéraire américain le plus convoité) pour rien. Même s'il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, le roman compense par de fortes doses de sociologie et de philosophie(entre autres avec les références à Schopenhauer). C'est un roman pessimiste mais réaliste. On est dans le très littéraire mais loin du thriller. En fait, on est dans la littérature, ce qui est rafraîchissant à notre époque!

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