mercredi 30 novembre 2011

La lenteur, Milan Kundera



Ma note: 7,5/10

Voici la quatrième de couverture: « "Un roman ?" demande-t-elle angoissée.
J'incline la tête.
"Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux. Une Grande Bêtise Pour Ton Plaisir. J'ai peur que le moment ne soit venu. Je veux seulement te prévenir : fais attention."
J'incline la tête encore plus bas.
"Te rappelles-tu ce que te disait ta maman ? J'entends sa voix comme si c'était hier : Milanku, cesse de faire des plaisanteries. Personne ne te comprendra. Tu offenseras tout le monde et tout le monde finira par te détester. Te rappelles-tu ?
- Oui, dis-je.
- Je te préviens. Le sérieux te protégeait. Le manque de sérieux te laissera nu devant les loups. Et tu sais qu'ils t'attendent, les loups."
Après cette terrible prophétie, elle s'est rendormie.»

Vous aurez compris que cette quatrième de couverture est une citation du roman. J'ai déjà lu sur wikipédia que ce n'est pas facile de résumer un livre de Kundera. Et c'est vrai. L'auteur le veut ainsi. Ses livres ne sont pas ce qu'on appelle des romans-romans. Ce ne sont pas des fictions qui vont d'un point A à un point B. Ça s'entremêle, l'action est interrompue par les pensées de l'auteur, etc. Avec celui-ci, "La lenteur", c'est encore plus vrai. On est quasiment dans un essai tellement l'intrigue et le récit sont minces. Et encore une fois, c'est difficile à résumer. Peut-être que c'est pour ça que la quatrième de couverture est ainsi faite.

Donc, en parlant de wikipédia, j'ai trouvé ce résumé qui se rapproche du récit que j'ai lu et je le partage avec vous: "Vera et Milan Kundera assistent à un colloque d'entomologiste se situant dans un château. Les petits drames du colloque donneront à Milan Kundera l'inspiration à diverses réflexions sur le monde moderne, qu'il mettra en liaison avec le récit d'un écrivain libertin du XVIIIe siècle, Vivant Denon, qui faisait dérouler l'action de son récit dans ce même château. Les divers récits s'entremêleront pour faire surgir la réflexion". Je crois que c'est le mieux qu'on puisse faire pour résumer ce livre.

Pour continuer sur la forme, je dirais que la brièveté est encore une fois le plus grand défaut du roman. Pourquoi encore? Et bien parce que "La lenteur" est le premier bouquin écrit directement en français par Kundera et dans sa période "française", cet écrivain a écrit de courts romans. Je dirais même beaucoup trop court, ce qui frustre le lecteur en quelque sorte. Frustré de ne point en avoir eu plus à se mettre sous la dent. Frustré aussi de lire un génie littéraire qui se contraint à écrire un roman trop court, en allant seulement à l'essentiel. Je crois que la littérature doit être plus que cela. Mais qui suis-je pour contrarier Milan Kundera?

Alors, pour finir, voici un très bon roman, mais trop court. Dans la deuxième moitié du récit, Kundera tombe dans la grossièreté, mais venant de lui, le tout est bien fait, tout en douceur, et presqu'en délicatesse. Pour quelqu'un qui n'écrit pas dans sa langue maternelle, c'est réussi. Mais comme je le disais, j'en aurais pris beaucoup plus.

2 commentaires:

  1. Vous avez le mérite de vous investir dans votre blog. Au nom de tous les lecteurs, je tiens à vous remercier. Lire est un acte d'abandon de soi à l'auteur auquel nous accordons notre confiance. Merci d'avoir pris le temps de résumer ce livre pour nous. L.G. M.

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  2. Merci à vous de commenter pcq c'est rare ceux qui prennent le temps de m'écrire...

    Jimmy

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