dimanche 8 janvier 2012

Une histoire d'amour et de ténèbres, Amos Oz



Ma note: 8,5/10

Voici la quatrième de couverture : " Tu veux jouer à inventer des histoires ? Un chapitre chacun ? Je commence ? Il était une fois un village que ses habitants avaient déserté. Même les chats et les chiens étaient partis. Et les oiseaux aussi... " Le petit garçon qui joue ainsi à inventer des histoires à la demande de sa mère est devenu un grand romancier. Sa mère n'est plus là, mais il tient malgré tout à poursuivre la relation de l'existence tumultueuse de sa famille et de ses aïeux. Son récit quitte donc le quartier modeste de Jérusalem où il est né, remonte le temps, retourne en Ukraine et en Lituanie, et fait revivre tous les acteurs de cette tragi-comédie familiale, qu'ils soient prophète tolstoïen, séducteur impénitent, mauvais poète, kibboutznik idéaliste ou vrai savant. Leurs vies sont parfois broyées par la grande Histoire - l'Europe les rejette, l'Orient se montre hostile - et toujours marquées par leurs propres drames intimes, illusions perdues et rêves avortés. Au cœur d'une narration riche, d'une ampleur et d'une puissance romanesques jusque-là inconnues dans l'œuvre d'Amos Oz, la disparition tragique de la mère demeure la question à laquelle ce roman cherche une réponse. Une histoire d'amour et de ténèbres est un livre bouleversant où la vie d'un peuple et la vérité d'un homme se confondent.

C'est le premier livre que je lisais de ce grand auteur, souvent pressenti pour le prix Nobel de littérature. Même après une seule lecture, je crois qu'il le mérite amplement ce Nobel.

Vous aurez compris que "Une histoire d'amour et de ténèbres" n'est pas tout à fait un roman comme il est écrit sur la couverture. C'est l'autobiographie de l'auteur mais racontée comme un roman (enfin, presque comme un roman). Fondamentalement, c'est un livre qui traite de la famille, mais l'auteur nous transporte aussi sur les terrains historique, sociologique, politique, philosophique et littéraire. Il nous montre la grande culture littéraire de sa famille et ainsi, les références à Tolstoï, Kafka et autres monstres littéraires sont légions.

Amos Oz nous raconte principalement sa jeunesse. On pourrait dire que c'est seulement le premier tome d'une autobiographie. En ce sens, ce bouquin m'a rappelé "Les mots" de Jean-Paul Sartre, mais en plus long (il fait quand même au-delà de 500 pages) et en meilleur aussi. Parce que, croyez-moi, c'est un grand récit littéraire que nous livre cet écrivain. On reste accroché. On ne veut le lâcher sous aucun prétexte tant la qualité de la plume et de la narration est renversante. En plus, si vous aimez en apprendre sur l'histoire (au sens large), vous serez comblé.

Finalement, malgré quelques petites répétions, notamment parce que l'auteur revient toujours sur son enfance, c'est un livre où l'on ne s'ennuie pas, où l'on en apprend beaucoup sur cette culture (juive, principalement) et surtout, qui se lit rapidement et avec intérêt. J'ai aimé. Je vous le conseille.

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