mardi 20 mars 2012

Le chercheur d'or, J.M.G. Le Clézio



Ma note: 8/10

Voici la quatrième de couverture : En 1892, sur la côte ouest de l''île Maurice, Alexis, le narrateur, et sa sœur Laure (huit et neuf ans) vivent heureux avec leurs parents dans le secret de l'Enfoncement du Boucan. Mais le père, doux rêveur, fait faillite tandis qu'un cyclone ravage la région. Plongée dans la misère, la famille émigre à Forest Side où, avant sa mort, le père a rassemblé des documents relatifs à l'or du Corsaire, toujours caché, croit-il, dans un ravin de l'Anse aux Anglais, à Rodrigues, une île volcanique perdue dans l'océan Indien. En 1910, sur le schooner Zeta, Alexis part pour Rodrigues y entreprendre une recherche qui, au fil des jours, devient de plus en plus chimérique. S'il ne sombre pas dans le désespoir et la solitude, c'est grâce à Ouma, la jeune «manaf» qui lui offre en silence son corps, son cœur et le soleil face à la mer. En 1915, répondant à l'appel de Lord Kitchener, Alexis s'engage dans l'armée anglaise et part pour le front en France, sur l'Ancre et sur la Somme. En 1922, la guerre finie, il rejoint Laure à Forest Side, assiste à la mort de Mam. Replié à Mananava, avec Ouma, il rêve du bonheur, mais Ouma se dérobe et disparaît. Alexis a mis beaucoup de temps pour comprendre que sa folle quête de l'or du Corsaire ne pouvait se résoudre qu'au fond de lui, dans sa passion de vivre. L'or vrai, c'est la mer et les étoiles. L'or, c'est l'amour. L'or, c'est son âme. Cet or-là ne se laisse enfin saisir qu'après un dur «journal de bord» où la paix de la beauté l'emporte sur l'amertume de l'expérience.

Le Clézio me déçoit rarement et en fait, c'est arrivé seulement qu'une fois, lors de ma dernière lecture, soit pour "La quarantaine". Pour celui-ci, "Le chercheur d'or", j'ai adoré. Un peu construit à la manière du "Poisson d'or" et de "Étoile errante", le présent roman s'inscrit donc dans la mouvance des romans initiatiques.

En plus, "Le chercheur d'or" contient plusieurs thèmes chers à cet écrivain. L'expédition, l'aventure, le dépaysement et la recherche de soi forment une bonne partie du roman. Mais par dessus tout, c'est un roman sur la mer. Cette mer est omniprésente non seulement comme sujet mais aussi comme moyen utilisé par l'auteur pour en arriver à ses fins. Par ceci, j'entends qu'il l'a décrit, il s'en sert abondamment pour ses descriptions, pour sa trame, pour son intrigue. On a donc sous nos yeux une plume tout en légèreté, en calme mais parfois aussi, en déchaînement. On retrouve avec ce bouquin un Le Clézio en pleine possession de ses moyens littéraires.

Écrit à la première personne, cette histoire nous transporte vers la mer, vers l'horizon. Elle n'a pas vraiment de défaut et ce qui me plaît en littérature se retrouve dans ce roman. Notamment, le fait que le récit se produit sur une longue période de temps nous permet de voir l'évolution du personnage comme le prescrit le récit initiatique. On retrouve aussi un aspect "biographique" de l'auteur, même si moins prononcé que dans "La quarantaine". L'île Maurice y joue encore une fois son rôle. Bref, un bon Le Clézio sans grande surprise cependant.

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