lundi 9 juillet 2012

Les combustibles, Amélie Nothomb


Ma note : 7,5/10

Voici la présentation de l'éditeur : La ville est assiégée. Dans l'appartement du Professeur, où se sont réfugiés son assistant et Marina, l'étudiante, un seul combustible permet de lutter contre le froid : les livres. Tout le monde a répondu une fois dans sa vie à la question : quel livre emporteriez-vous sur une île déserte ? Dans ce huis clos cerné par les bombes et les tirs des snipers, l'étincelante romancière du Sabotage amoureux pose à ses personnages une question autrement perverse : quel livre, quelle phrase de quel livre vaut qu'on lui sacrifie un instant, un seul instant de chaleur physique ? Humour, ironie et désespoir s'entre-tissent subtilement dans cette parabole aux résonances singulièrement actuelles.

De mon souvenir, c'est la première fois que je critique une pièce de théâtre sur ce blog. Ou peut-être la deuxième, mais peu importe, cette pièce de Nothomb est écrite un peu dans le même style que quelques autres de ses romans. Notamment "Hygiène de l'assassin", que j'avais adoré et "Cosmétique de l'ennemi" que j'avais aussi bien aimé. Pour "Les combustibles", l'auteure met en scène seulement trois personnages mais qui ont une profondeur insoupçonnée pour un livre de 88 pages. Elle joue très bien avec eux et même si je n'ai jamais vu cette pièce, l'effet est bien rendu sur papier.

Mais avant tout, c'est l'histoire qui est intéressante. Très originale bien qu'un peu inspirée par "Fahrenheit 451" de Bradbury (Nothomb fait même un clin d'oeil à ce roman) "Les combustibles" sont une allégorie sur l'importance des livres et de la chaleur qu'ils peuvent apporter. Et de plus, le thème devient même davantage étendu en s'attaquant au sujet des études universitaires (et surtout leurs livres analysés), à la relation maître-élève, aux lectures de divertissements, à celles plus sérieuses, etc.

Bien sûr, le thème qui frappe le plus fortement est l'importance des livres. Sont-ils plus importants que la vie elle-même? Peuvent-ils nous épargner la guerre, la souffrance? Doit-on les conserver à tout prix? Et sans répondre directement à ces questions, et d'autres aussi, Amélie Nothomb nous incite, par l'art, à nous interroger sur la lecture, mais surtout sur la vie elle-même. Bref, elle agit un peu en philosophe dans cette pièce de théâtre où les questions sont plus nombreuses que les réponses.

En terminant, bien que le bouquin comporte sa part de défauts, comme par exemple les situations un peu trop stéréotypées et la brièveté de l'action, Amélie Nothomb réussit son pari en nous livrant une pièce aussi intéressante qu'un bon roman.

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